Chronique d’un départ annoncé #2

Par , Le 25 mars 2024 (Temps de lecture estimé : 5 min)

Se défaire du Léviathan pour embrasser l’American Dream exige plus qu’un simple désir : cela demande une planification rigoureuse et une connaissance approfondie des visas. De l’union matrimoniale à l’investissement audacieux, cet article démystifie le processus d’immigration aux USA, offrant une feuille de route pour ceux qui aspirent à une vie de liberté et de méritocratie loin des griffes étatiques.

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Maintenant que nous avons vu ensemble qu’il est nécessaire de se séparer du Léviathan, il faut passer de l’étape “projet” à la réalisation. Et là, bizarrement vous vous rendrez compte que plus un pays vous offre de liberté sur son sol, plus il est difficile d’y pénétrer.

Il faut donc réussir à être le plus méthodique et pragmatique possible. La première des choses est de fixer un calendrier avec la date de départ souhaitée. On vient de passer d’un projet flou à un plan. Bravo ! Le plus dur est fait ! Non je plaisante, on est encore très loin de la farniente sur les côtes floridiennes.

L’immigration aux USA est basée sur un système de sponsoring. C’est-à-dire que quelqu’un se porte garant auprès de l’administration du fait qu’il a besoin de vous sur le sol américain. Cela prend plusieurs formes:

  • Vous vous mariez à une Américaine. C’est le cheat code ultime, en plus de troquer votre féministe aux cheveux courts d’ascendance germanique pour une coureuse de baril à la chevelure blonde, vous obtenez aussi le droit de résider et travailler de façon permanente sur le sol américain.
  • Le visa de travail L1. Vous trouvez un employeur qui justifie de l’absolue nécessité de vous avoir vous et pas un Américain pour un job. On ne va pas se mentir, à moins d’être dans une boîte internationale qui vous envoie bosser outre-Atlantique, la probabilité pour un prolo français d’obtenir un visa travail L1 est assez mince. Ce visa n’est valable que pour une période de 17 mois renouvelables. Pas vraiment fait pour l’expatriation donc.
  • Le visa H1B. Celui-ci est déjà plus adapté. Il nécessite un niveau d’étude élevé avec au moins l’obtention d’un Bachelor. Si vous partez avec votre épouse et qu’elle est infirmière par exemple, vous pouvez prétendre à ce visa. Il est de longue durée, au maximum 6 ans, ouvre droit à la Green Card, mais il est limité en nombre ( 85 000 pour l’ensemble du territoire et par an ) et peut coûter un peu cher dans certains cas même si l’employeur peut le prendre à sa charge (entre 3000 et 9000 $).
  • Le visa O : tu es une star ici en France, un cador des sciences, un athlète de haut niveau après avoir suivi les conseils du Gros Grue et tu es reconnu internationalement? Alors les USA t’ouvrent leurs portes grâce à tes compétences. Oui, c’est injuste, ça s’appelle la méritocratie, non l’Amérique n’a pas une devise de cuck sur le fronton de leurs mairies et ne prône pas l’égalitarisme et encore moins l’égalité de résultat.Par conséquent, ils ont parmi les meilleurs chercheurs de la planète, les meilleurs musiciens, les meilleurs acteurs et les meilleurs athlètes. C’est le jeu ma pauvre Lucette.
  • Enfin, et c’est celui que j’ai personnellement choisi, on va parler du visa E2 dit “investisseur”. En gros, l’idée c’est tu poses un paquet de dollars sur la table, environ 100 000$ au minimum et on te propose une liste de sociétés américaines à acheter. Cette société doit être viable avec des contrôles tous les 2 à 3 ans pour renouveler ton visa et tu dois impérativement avoir un Américain à temps plein qui y travaille et gagner assez de revenus pour subvenir à tes besoins et ceux de ta famille. Tu bosses, tu fais bosser au moins un Américain, tu injectes de l’argent dans le pays, tout le monde est gagnant. Alors oui il y a un risque, on va voir comment quantifier ce risque et le limiter au maximum par la suite, mais il est la l’American Dream non? Si tu décides de partir toi aussi ce n’est pas pour faire ton gagne-petit et garder ta mentalité de socialiste quand même?

On ne va pas se mentir, il y a vraiment moyen de se perdre dans tous ces visas. Il faut vraiment prendre le temps de réfléchir à ce que l’on veut réellement, savoir identifier ses qualités et savoir les mettre en avant. Qu’est ce que toi, petit Théodore comme moi tu vas pouvoir amener à l’Oncle Sam? On doit toujours penser à cette relation gagnant-gagnant que nous impose l’État américain pour permettre à quelqu’un de rentrer sur son sol.

Le premier conseil que je peux vous donner c’est : allez sur place, rencontrez des gens, discutez et imprégnez-vous de la culture locale. On va tomber dans le cliché, mais l’Amérique est tellement vaste et variée qu’il est important de cibler une région bien précise. Une ville ou deux, un canton tout au plus. Fixer son choix ça va vous permettre de vous projeter. J’oubliais une chose, si tu es marié ici en France et que tu pars avec femme et enfants, un visa pour deux est suffisant pour que toute la famille puisse partir.

On récapitule : à ce moment-là tu as une date de départ qui est écrite noir sur blanc, une ville dans laquelle tu souhaites partir, une idée bien précise de ce que tu vas faire sur place pour travailler et donc du visa qu’il te faut obtenir. Si comme moi tu en es là, tu tiens le bon bout, on va continuer ensemble et tu vas voir, ça va bien s’passer.

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Théodore BELVILLE

Théodore Belville, la trentaine, marié, père de deux enfants, libertarien, catholique, chef d'entreprise, aime la rigolade, le saucisson, les armes. En bref l'état me déteste mais ne peut pas se passer de mes impôts.