Laurent Obertone dévoile dans son ‘Manifeste Antipolitique’ une critique acérée de notre système, invitant à une nécessaire révolte des consciences face à l’échec de la politique.
« Il n’y a jamais eu de démocratie qui ne se soit suicidée. » Samuel Adams.
C’est avec cette citation que s’ouvre le niveau zéro de Game Over, le dernier essai de Laurent Obertone publié aux toutes nouvelles éditions Magnus. La température est donnée, néophytes accrochez-vous!
Obertone ne cache pas ses amours libertariennes et ce livre en est la preuve. L’auteur prend le temps en premier lieu de nous expliquer, avec une plume toujours aussi acide, à quel point la démocratie et le jeu de la politique sont l’apothéose d’une société civilisé …
Tyrannie de la majorité, préférence temporelle, clientélisme, socialisme, immigration contrainte et rituel majeur de l’élection, tout y est même si ce n’est pas dans des termes explicitement hoppéens.
Avec son ton acerbe et ses répliques chocs qu’on lui connaît il assène des coups violents aux élites corrompues par le pouvoir, aux prostitués du journalisme audiovisuel, aux biberonnés de subventions, lait nourrissant tiré des vaches votantes. Elles qui offrent leur mamelles, de plus en plus faméliques, parfois en gémissant du grand mal causé, souvent en redemandant, tous les 5 ans, encore de cette douce torture.
« Qu’importe: l’électeur, ce personnage non joueur, adore que l’on gouverne, que se prennent des décisions, que pleuvent lois et dépenses, le tout en son nom. Loin de se jurer qu’on ne l’y reprendra plus, il reporte sa crédulité hargneuse sur le promoteur suivant. Cette fois, c’est la bonne! »
C’est de la bonne ! Cette drogue démocratique, cette sensation de « peser dans l’game », d’avoir du poids dans la vie d’autrui. De pouvoir imposer ses lubies sur ses plus ou moins semblables.
Laurent Obertone, après avoir dans ses précédents livres fait le point sur l’état catastrophique de la France, sur le plan sécuritaire, informationnel, et de l’écueil dans lequel nous pousse la démocratie immigrationniste aux cheveux bleus ; s’attaque enfin au Comment Faire.
La Grande Question que tout le monde se pose ( après le : comment contenter sa femme sans dépenser un SMIC par semaine ? ) . Comment inverser la machine qui nous nous avili et nous détruit ?
En sept points il expose son programme qui devrait, selon lui, sauver la France et les français.
Premier niveau : l’immigration.
« Organiser l’immigration, même économique, s’apparente à un mariage forcé, c’est-à-dire à la négation des souverainetés. Travailler et payer des impôts ne suffit pas à donner le droit de s’installer où l’on veut, encore moins de s’attribuer la patrie des autres. La propriété d’un territoire par un population donnée appartient au registre des droits naturels. » p°55
Ses solutions pour contrer la colonisation organisée est la politique 0,1% d’immigration. Menée par un Etat minimal les immigrés ne pourront venir que temporairement, sélectionnés, moyennant caution. Le droit d’asile sera fortement limité au continent et les naturalisations suspendues ainsi que le regroupement familial. Enfin une expulsion des irréguliers et étrangers criminels.
Deuxième niveau : la sécurité.
« Propriété, intégrité, responsabilité et consentement sont les bases de toute liberté » p°81.
Un premier travail aura été effectué par la limitation de l’immigration, source d’insécurité quand elle n’est pas consentie et est hétérogène. Pour le reste, puisque toute l’insécurité ne peut être imputée aux étrangers, aucune excuse, fin de la confusion des peines, peines minimales, casier judiciaire ouvert aux propriétaires, frais de détention à charge du détenu. Fin des programmes de réinsertions et autres aides pour asociaux. Recours possible pour les citoyens et mairies à une police privée. Fin des crimes et délits sans victimes. Droit de détention d’arme à feux et légitime défense réelle.
« Les candidats réalistes sur l’immigration et l’insécurité proposent un Etat fort et omnipotent, souvent social. Sans savoir que c’est bel et bien l’Etat, par son omnipotence, son social et sa force, qui crée les maux qui nous accablent, et les renforce année après années … » p°86.
Je vous laisserai poursuivre par vous-même les cinq niveau suivants : socialisme, séparer l’économie de l’Etat, briser les support du conditionnement, séparer la France de l’Etat, nous séparer de la domestication.
Cet essai d’Obertone détonne dans le paysage livresque français. Il s’y dévoile enfin comme libertarien, de droite et hélas minarchiste, mais cohérent et combatif. La fin du livre finira de mettre K.O les Jean-Souverainiste bonapartiste, les militants de la droite formol comme j’aime à les appeler. En effet Laurent Obertone gifle l’oisiveté de Robert, que pour l’accomplissement d’un Etat minimal, qui arrête de déféquer sur notre sol, il doit se bouger, se changer lui-même. Ah Ayn Rand es-tu là ?
Je regrette qu’il n’aille pas plus loin, bien qu’il en soit conscient, dans le démantèlement de l’Etat. Nul besoin de constitution ou de justice nationale. Libéralisons entièrement notre vie, nos interactions. Néanmoins je pense que cette stratégie, qui comme il le dit, est de « ménager les consciences les plus conservatrices », peut aboutir au moins à rendre audible des propos plus radicaux. Après tout, qui peut se targuer de toucher un si large public à droite ?
Charge à nous, anarcaps, de prendre la parole, d’interpeller et de convaincre.
Tuons l’Etat, tuons le Léviathan !