À l’heure où l’autonomie alimentaire devient un acte de sécession face aux taxes et à la surconsommation, cet article nous montre comment l’élevage de poules et de poulets incarne la résilience et une voie vers la liberté, nous rappelant l’importance de réapprendre à nourrir nos corps et nos âmes loin des chaînes de l’abondance contrôlée.
Dans une société où la nourriture est à portée de main, voir même à portée de téléphone portable avec l’achat en ligne. Dans une abondance infinie du marché qui apporte une sélection immense de choix quant aux saveurs, formats , sans sucre, sans gras, soi-disant santé, non-santé. Dans ces listes d’ingrédients qui n’en finissent plus. Où en sommes-nous dans notre autonomie alimentaire et du savoir-faire d’antan ?
Par quoi commencer dans l’élevage ?
Pour débuter l’élevage fermier tout en douceur, je vous conseille de débuter par quelques poules pondeuses. Étant un animal qui ne requiert pas beaucoup de soins et qui n’est pas exigeant en termes d’alimentation et d’habitat, elle est un bon point de départ pour démarrer l’autosuffisance. Tout dépendant de la race choisie, elles vous donneront de bons œufs frais chaque jour en échange d’eau fraiche et de nourriture riche en grain entier ou de mouler pour poule pondeuse. De plus, la poule étant un animal omnivore vous pouvez toujours troquer une partie de mouler contre des restes de tables (Parfait pour éviter de gaspiller les non-mangers de nos enfants !). Mettez le tout dans leur enclos, elles mangeront se qu’elles aiment et le reste attirera les insectes qu’elles pourront aussi manger ! Aucun gaspillage! Récupérez les coquilles d’œufs propres et bien sèche, broyez-les et ajouter le tout à leur alimentation. Cela leur apportera plus de calcium et renforcera la coquille de leurs prochains œufs. Faites aussi quelques recherches et optez pour des races de poules rustiques pour un animal plus résistant aux maladies et qui sera moins frileux pour les journées plus froides. Conserver la nourriture pour poule dans un bac/poubelle en plastique ou en métal pour éviter la vermine, car elles raffolent de la mouler! L’élevage de la poule pondeuse a aussi l’avantage d’être un élevage qui se pratique à l’année, bien que la poule s’offre une petite pose de ponte à la fin de l’automne/ début hiver.
Élevage un peu plus complexe: Poulet fermier
Si vous avez suffisamment d’espace de bâtiment et de cours, je vous invite à tenter l’élevage de poulet fermier. Ceux-ci ayant une santé plus fragile étant donné qu’ils grossissent de beaucoup en très peu de temps, ils demanderont plus de soins et d’attentions particulières. Jusqu’à la fin de leur croissance, de 2 à 3 tournées par jour seront nécessaires pour vous assurer qu’il ne manque de rien. Disponibles souvent à partir d’un jour de vie, ils devront être à l’intérieur jusqu’à 4 semaines à l’abri du vent et des intempéries. Au fils de leur croissance, vous devrez monter en hauteur l’abreuvoir et la mangeoire pour que les poulets n’aient pas le choix de se lever pour s’alimenter. Sinon ils auront tendance à rester coucher pour boire et manger ce qui affaiblit beaucoup leurs pattes, cet affaiblissement pourrait causer une mort prématurée de vos poulets. Dès l’âge de 4 semaines, vous pourrez les sortir à l’extérieur dans un enclos muni d’un abri pour encore les protéger de la pluie et du vent. Je vous conseille aussi de placer votre mangeoire et votre abreuvoir loin l’un de l’autre pour obliger vos poulets à se déplacer et de laisser tout le tour dégager pour donner le plein accès à vos volailles.
Votre poulet sera prêt vers l’âge de 8 à 10 semaines. Ici nous commençons l’abattage des plus gros coqs vers 8 semaines pour laisser la chance au plus petit de grossir encore. Pour l’abattage, sélectionnez quelques heures plus tôt ceux que vous voudrez abattre et isolez-les des autres sans nourriture pour un abattage plus propre. Vous pouvez déplumer les poulets à la main après les avoir plongés dans un bain d’eau bouillante ou utiliser une machine à déplumer, mais elles sont assez dispendieuses. Ici nous retirons simplement complètement la peau à l’abattage. Nous en gardons quelques-uns entiers pour de bons poulets rôtis en hiver. Mais j’en coupe une bonne partie en pièces divisées et désossées selon les coupes, pour plus d’options de repas au courant de la prochaine année.
Un poulet fermier pèsera en fin de croissance entre 4 et 5 kilos. La première année, commencez avec quelques poulets pour vous familiariser, améliorez vos installations, analysez vos bons et moins bons coups. Car le taux de mortalité est assez élevé vu leur fragilité. Et ainsi évaluer le nombre de poulets dont vous aurez besoin au départ pour terminer avec suffisamment de poulet pour une année entière.
Cela peut sembler fastidieux, mais commencer tranquillement, un élevage à la fois! Un œuf par jour et 1-2 poulet à chair pour votre première année seront déjà un pas de plus vers la résilience alimentaire!
