Dans les années 60, on craignait la surpopulation et la famine. Aujourd’hui, les alarmes ont changé de forme avec le changement climatique, mais les intentions derrière ces discours restent-elles les mêmes ?
Article tiré du site Mises Institute, écrit par Mark Thornton, le 11/04/2024
Je n’entends plus beaucoup parler de la population mondiale ces derniers temps, du moins, pas comme j’en entendais parler dans les années 60 et 70. À cette époque, on nous disait que des millions de personnes souffraient de malnutrition, mouraient de faim, et que des dizaines de millions d’autres étaient sur le point de subir le même sort. Le problème, nous disait-on, était qu’il y avait beaucoup trop de monde sur Terre.
Les chiffres concernant l’augmentation de la population en Chine et en Inde semblaient inconcevables, et les projections indiquaient que des milliards d’individus supplémentaires allaient naître dans ces conditions terribles. Dans ma ville, qui comptait à peine vingt mille habitants, cela semblait déjà beaucoup !
On nous alertait constamment sur les morts par famine. Nos parents nous poussaient à finir nos assiettes en rappelant que des enfants mouraient de faim en Chine. Bien sûr, tout le monde savait que cette affirmation était exagérée, car les Chinois, nous disait-on, ne mangeaient que du riz.
En 1968, le livre La Bombe P (The Population Bomb en version originale) de Paul et Anne Ehrlich, publié par l’Université de Stanford, affirmait que des centaines de millions de personnes allaient bientôt mourir de faim dans la décennie à venir et que rien ne pourrait l’empêcher. Le problème, d’après eux, était simple : nous étions trop nombreux.
Le premier « Jour de la Terre », célébré le 22 avril 1970, marquait cette inquiétude collective pour la planète. On nous disait que nous étions en train de la ruiner, qu’elle était surpeuplée, et que nous allions tous périr. À cette époque, les prédictions annonçaient un retour imminent à l’ère glaciaire.
Cependant, aucune des sombres prédictions des Ehrlich ne s’est réalisée. Tout comme la fameuse « pénurie de pétrole » n’a jamais eu lieu. Et aujourd’hui, les nouvelles prédictions sur l’avenir sont elles aussi constamment revues et modifiées pour maintenir l’attention du public.
Le problème avec ces alarmistes est qu’ils vénèrent la Terre et souhaitent en limiter l’accès aux autres. Ils militent pour une réduction de la population, voire pour l’élimination d’une partie d’entre elle. Leur priorité n’est ni la science ni le bien-être de l’humanité. Quant à ceux qui sont les plus concernés par ces prédictions, ils sont souvent les premières victimes d’une manipulation par des intérêts cachés.
Aujourd’hui, ceux qui prônent la réduction de la population se cachent derrière le discours du « changement climatique ». Des figures comme Bill Gates, le sénateur John Kerry, Greta Thunberg et Klaus Schwab nous exhortent à être terrifiés par ce phénomène. Ils veulent imposer des politiques de « développement durable » sous la menace de catastrophes apocalyptiques : montée des eaux, terres brûlées, et autres désastres qui, selon eux, nous condamneraient à une extinction certaine.
Ils cherchent à préserver la Terre, mais seulement pour eux-mêmes.
Le conservationnisme, une approche similaire mais différente, repose sur des actions individuelles visant à conserver la Terre et ses ressources pour les usages les plus précieux pour les humains, qu’il s’agisse des générations présentes ou futures. Cette approche se base sur la valeur que nous accordons aux choses et reflète la manière naturelle de vivre lorsqu’il n’y a pas de contrôle gouvernemental.
Cela peut signifier préserver une vallée intacte simplement pour la beauté de la vue, ou bien l’aménager pour construire des habitations. Ce choix appartient au propriétaire, mais lorsqu’il est laissé aux mains du gouvernement, cela tourne toujours mal.
La Californie en est un bon exemple. Cet État applique certaines des politiques d’aménagement du territoire les plus draconiennes et envahissantes au monde. Par conséquent, seule une infime portion de ses terres est utilisée pour le logement. Le résultat ? Les pires conditions de logement des États-Unis, malgré la richesse de l’État. Les classes populaires s’appauvrissent, non pas à cause des salaires ou du manque d’opportunités, mais à cause des coûts élevés du logement et des trajets.
Quant aux écologistes et aux défenseurs du changement climatique, ils nous demandent d’adopter des sources d’énergie et des aliments alternatifs pour atteindre leurs objectifs de développement durable. Pourtant, ces alternatives ne sont que des ersatz coûteux et inefficaces. Les énergies vertes sont plus chères et moins efficaces pour protéger la planète, tout comme les aliments alternatifs sont plus chers et moins nutritifs.
Les vaches qui pâturent et émettent des gaz dans les champs produisent des steaks bien plus savoureux et nourrissants que les substituts de poulet pané artificiels créés en usine.
L’utilisation d’alternatives artificielles entraîne une augmentation des prix et une baisse de la production des deux choses les plus nécessaires à la survie de l’homme moderne : la nourriture et l’énergie. Moins de ces ressources signifie tout simplement moins d’êtres humains. C’est une réalité qu’ils se gardent bien d’aborder, du moins pas dans les pays les moins développés.
Quand les Ehrlich ont publié leur livre il y a plus d’un demi-siècle, la Terre comptait un peu moins de quatre milliards d’habitants. Aujourd’hui, nous sommes plus de huit milliards et, grâce à l’adoption de politiques de marché libre en Inde et en Chine, plus de deux milliards de personnes sont sorties de la pauvreté. Ce succès n’est pas dû à des programmes internationaux, mais bien à l’économie de marché. Des emplois comme « influenceur sur les réseaux sociaux » ou « analyste de données » sont apparus, ce qui aurait été impensable à l’époque.
Que se passera-t-il dans un monde de cent milliards d’habitants ? Quels défis rencontreront des pays comme le Japon ou l’Europe qui subissent des déclins démographiques ?
Un demi-siècle après La Bombe P, aucune des prédictions apocalyptiques ne s’est concrétisée. La Terre n’est ni un désert glacé, ni un four infernal. Les océans ne nous ont pas engloutis, et les catastrophes climatiques annoncées n’ont pas eu lieu, malgré les efforts des médias pour nous convaincre du contraire.
Traduction par Maxence OLIVIER