La France à la dérive : le péril n’est pas l’extrême droite, mais le socialisme

Par , Le 3 juillet 2024 (Temps de lecture estimé : 5 min)

Pour Daniel Lacalle, la menace pour la France n’est pas l’extrême droite, mais le socialisme. Alors que les Credit Default Swaps français grimpent, un modèle dirigiste et une fiscalité écrasante entraînent la France vers la stagnation. Une leçon pour le monde entier sur les dangers du socialisme.

Traduction par Maher.

france ruines

Dans le sillage tumultueux des élections européennes, les Credit Default Swaps français ont bondi à un inquiétant record post-2020 de 39 points, tel un sismographe affolé annonçant les secousses d’une économie en péril. Si d’aucuns pointent du doigt la montée de la droite nationale, la véritable lame de fond qui menace de submerger l’Hexagone prend sa source dans les profondeurs de son modèle économique.
La France, jadis phare des Lumières, s’est métamorphosée en vitrine mondiale du dirigisme étatique le plus exacerbé. Ce modèle, loin d’être la panacée promise, a plongé ce pays au potentiel exceptionnel dans une spirale économique aussi vertigineuse que délétère.

L’austérité ? Un concept aussi étranger à la France que le désert à l’Antarctique. L’État français, véritable Léviathan moderne, dévore goulûment plus de 58% du PIB, un record mondial qui ferait pâlir d’envie les plus fervents adeptes du collectivisme. Les syndicats, dotés d’un pouvoir démesuré, tiennent l’économie en otage, capables de la paralyser au moindre froncement de sourcils. La fonction publique, hydre tentaculaire aux mille têtes, engloutit 5,3 millions d’âmes, soit un stupéfiant 21,1% de la population active. Avec un ratio ahurissant de 70,9 fonctionnaires pour 1000 habitants, la France ressemble davantage à une administration tentaculaire qu’à une nation entrepreneuriale.

La fiscalité française, véritable montagne insurmontable, atteint des sommets si vertigineux qu’elle en donnerait le vertige à un alpiniste chevronné. L’impôt sur le revenu et les cotisations sociales patronales, tels des vautours affamés, s’approprient 82% du coin socialo-fiscal (mesure du degré de taxation total des revenus du travail) . Les entreprises, quant à elles, ploient sous un fardeau fiscal de 26,5%, grimpant à 27,5% pour celles osant dépasser 500 000 € de bénéfices, comme si le succès était un péché à expier. La rigidité du droit du travail est telle que les entreprises de 49 salariés pullulent, 2,4 fois plus nombreuses que celles de 50, illustration criante d’un système qui étouffe la croissance dans l’œuf.

Ce tableau kafkaïen devrait faire saliver tout chantre de l’étatisme keynésien. Un État omniprésent, une fiscalité confiscatoire, un filet social aux mailles si serrées qu’elles en deviennent étouffantes. Le paradis socialiste incarné, n’est-ce pas ? Et pourtant…

La réalité, telle une gifle cinglante, vient brutalement démentir cette utopie. La France s’enlise depuis des décennies dans les sables mouvants d’une stagnation économique chronique. L’équilibre budgétaire, chimère oubliée depuis les années 70, a cédé la place à un mécontentement aussi profond que généralisé.

Malgré ses prétentions égalitaires, brandissant fièrement un coefficient de Gini de 31,5%, la France se distingue par un niveau de mécontentement et de pauvreté enracinée parmi les plus élevés d’Europe. Ses banlieues, véritables poudrières sociales, sont le témoignage vivant de cet échec cuisant.

Des décennies de matraquage fiscal et de politiques migratoires mal conçues ont exaspéré les contribuables au point de rupture. L’économie, anémiée, se traîne péniblement. La productivité stagne, entraînant dans son sillage une érosion inexorable des salaires réels, tandis qu’une pression fiscale asphyxiante achève d’étouffer toute velléité de croissance.
Selon les oracles de Bloomberg, aucune des alternatives politiques envisageables ne semble capable – ou désireuse – de réduire la dette abyssale ou de juguler le déficit galopant. Deux prônent un contrôle étatique encore plus étroit de l’économie, comme si le carcan actuel n’était pas suffisamment oppressant, tandis que la troisième ne propose que des baisses d’impôts comme seule bouée de sauvetage, espérant naïvement que cette mesure suffira à ranimer un patient en état de mort économique.

Pourtant, tel un phénix attendant de renaître de ses cendres, la France recèle un potentiel économique colossal. Malheureusement, le système actuel, dans sa logique perverse, pousse inexorablement ses talents les plus brillants vers l’exil. L’élite politique, quant à elle, se complaît dans un statu quo confortable, choyant les « champions nationaux » et un cercle restreint de secteurs privilégiés, véritables dinosaures d’une ère révolue.

L’expérience française est un avertissement retentissant pour le monde : le socialisme, sous toutes ses formes, est une impasse, un mirage qui se transforme en cauchemar une fois l’illusion dissipée. Une fois ses effets délétères manifestes, il devient presque impossible de faire marche arrière. La France, jadis moteur de l’Europe, en est devenue le boulet, menaçant d’entraîner dans sa chute l’ensemble de la zone euro.
Le calamiteux fonds Next Generation EU et une Commission européenne sourde aux réalités économiques ne font que masquer temporairement des problèmes structurels bien plus graves qui affligent l’Espagne et d’autres nations de la zone euro.

L’exemple français, dans toute sa tragique splendeur, illustre de manière éclatante pourquoi nul pays sain d’esprit ne devrait s’essayer aux sirènes du socialisme. La zone euro, en s’obstinant à suivre le modèle étatiste français, ne fait que précipiter sa propre chute dans les abysses économiques. Il est grand temps que l’Europe, et le monde, tirent les leçons de cette expérience désastreuse avant que le naufrage ne devienne inéluctable.

Article original : France’s Problem Is Not the “Far Right.” It Is Socialism. A Warning For All.

Cet article t'a plu ? Partage-le !