Naturel par les Droits, Sauvage par Nature : Introduction

Par , Le 9 février 2024 (Temps de lecture estimé : 5 min)

Dans cet article, l’auteur partage sa passion pour le bushcraft, non pas comme une simple survie, mais comme une philosophie de vie permettant de se reconnecter avec notre habitat originel. Il souligne l’importance de l’autonomie et de la liberté, offrant un guide pour ceux désireux de redécouvrir leur essence à travers l’art de vivre en pleine nature.

scav manuel intro

« Dieu les bénit ; Dieu leur dit : Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la. Dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel et sur tous les animaux qui fourmillent sur la terre. » Génèse 1:28

« En règle générale, les hommes civilisés sont plus malpolis que les sauvages car ils savent qu’ils peuvent se montrer grossiers sans se faire fendre le crâne pour autant » Robert E. Howard, Conan le Cimmérien, « La tour de l’éléphant »

 « Dans la profondeur de la forêt résonnait un appel, et chaque fois qu’il l’entendait, mystérieusement excitant et attirant, il se sentait forcé de plonger dedans toujours plus avant, il ne savait où ni pourquoi. »

Jack London, « L’appel de la forêt »

 

Tout d’abord, cette série d’articles à venir ne se veut pas être garante de la connaissance ultime. Il s’agira plutôt d’un concentré de connaissances que j’ai acquis en pratiquant, expérimentant sur le terrain et en étudiant d’autres ouvrages. Le but de celui-ci est donc d’illustrer les méthodes et les techniques que j’utilise. Vous aurez alors à votre disposition ma vision globale de la pratique et mon retour d’expérience. Le but étant de vous donner les bases afin d’assouvir votre soif d’aventure dans de bonnes conditions. 

 Mais alors le bushcraft c’est quoi ? 

Un bien grand mot super à la mode emprunté à la langue de Shakespeare, qui n’est ni plus ni moins que la contraction de « Bush« , buissons et « Craft », artisanat. On peut donc s’accorder à dire que « Artisanat des buissons » peut paraître un peu pompeux de nos jours et un brin trop bucolique. Cependant le Bushcraft n’en reste pas moins un art. Un art qui vous permettra non pas de survivre, mais bien de vivre dans un milieu sauvage. Là est toute la nuance. Le but de cette pratique est donc d’apprendre à s’installer confortablement dans un milieu naturel afin de pouvoir se le réapproprier. Car n’oubliez pas que la nature sauvage est avant tout votre habitat d’origine.

J’aimerai d’ailleurs rebondir sur ce dernier point, car derrière toutes ces techniques et tout ce matériel se cache une véritable philosophie. 

Dans ma vision, le Bushcraft n’est pas qu’un simple hobby. C’est une école, voire même une université du réel, qui va nous préparer au diplôme de l’autonomie et de la liberté. En effet, l’homo urbanus moderne que nous sommes devenus est bercé dans le confort et est assisté de toute part par la technologie et l’État. Fort de son confort, il en oublie d’où il vient. Il ne connaît  plus son monde d’origine taillé à la base pour lui. Ramolli, affaibli, déresponsabilisé, il perd petit à petit le goût d’être libre et de vivre pleinement. Quand vous vous retrouvez au beau milieu de la nature, votre confort ne tient qu’à vos efforts et non celui des autres ou d’un éventuel État nourricier. Vous retrouvez petit à petit (temporairement malheureusement) vos responsabilités et surtout vous reprenez la main sur votre destin et votre liberté. Pour apprécier le confort moderne, il faut savoir vivre sans.

Pour faire moins solennel, si vous ne coupez pas de bois vous allez bouffer froid et faire la danse de Saint Guy toute la nuit dans votre duvet, trempé et misérable.

 Je dis souvent que le Bushcraft est semblable à la musculation. C’est éprouvant, inconfortable, cela demande beaucoup d’efforts, mais les résultats sont extraordinaires. Bien entendu on ne parle pas d’abdominaux saillants, ou de biceps d’acier (et encore…) mais bien de bénéfice mental et moral. Vivre dans un environnement vierge est stimulant. Tout est à bâtir pour avoir enfin un petit coin d’Eden rien qu’à soi. Une fois votre campement installé, vous pourrez alors savourer le fruit de vos efforts et vivre pleinement votre expérience sauvage.

Cependant la nature n’est pas bienveillante par essence. Elle est neutre.  Son jugement peut être sans appel, implacable et froid. Gardez toujours en tête de rester humble et de la respecter.

 Bivouaquer dans les bois n’est pas un acte anodin. C’est revenir dans la maison de ses aïeux, celle qui les a vu naître et forgé à conquérir le monde. Le campement est la genèse de toutes les civilisations. Alors n’attendez plus reprenez possession de votre liberté et plongez dans le monde de l’aventure sauvage !

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Scav

Le Scav, fondateur et Grand Khan de la seule nation forestière libre et nomade du vieux continent : Le Scavistan.