Naviguer dans le maquis des règlements du bushcraft en France peut sembler aussi complexe que de trouver son chemin dans une forêt vierge. Ce guide, alliant humour et pragmatisme, dévoile les clés pour pratiquer l’art du bivouac en toute légalité, sans sacrifier l’appel de la nature sauvage.
Commençons par le début. La LOI. Quel que soit le biotope où vous souhaitez pratiquer le Bushcraft, il faut savoir qu’il y a des lois ! C’est la première chose à connaître. Car, comme vous le savez, dans ce beau pays de « liberté » qui est le nôtre, tout est régi, contrôlé et réglementé. Et bien évidemment, si vous ne respectez pas les dogmes vous serez châtiés et redevables d’une amende pouvant aller jusqu’à 1500 euros (en fonction des nuisances constatées par le gentil fonctionnaire). Alors regardons ensemble ce que nous a préparé ce bon vieux ministère des trottoirs, et des branches mortes… Contemplez, mes frères, le sacro-saint codex ubarnicum !
R111-32 du décret n° 2015-1783 du 28 décembre 2015 :
“Le camping est librement pratiqué, hors de l’emprise des routes et voies publiques, dans les conditions fixées par la présente sous-section, avec l’accord de celui qui a la jouissance du sol, sous réserve, le cas échéant, de l’opposition du propriétaire.”
S’ajoutent à cela les interdictions ci-dessous.
Il est interdit de camper :
- Dans un rayon de 200 mètres autour des points d’eau captés pour la consommation, pour une question de salubrité.
- Dans le champ de visibilité des édifices classés ou inscrits au titre des monuments historiques.
- Sur les bords de mer.
- Dans les bois et forêts classés comme espaces boisés à conserver.
- Sur les routes et voies publiques.
Forts d’avoir à présent une connaissance des règles du jeu, nous allons pouvoir enfin nous mettre aux choses sérieuses… Ha, attendez, nouvelle règle !
Viennent s’ajouter aux dogmes du code de l’urbanisme, les lois du fameux plan local d’urbanisme (documents accessibles en mairie) avec son lot de conditions et/ou d’interdictions complémentaires… Je vais vous épargner aussi la distinction un peu floue entre “Camping sauvage” et “bivouac” (presque pareil mais si vous mettez une chaise ou une table vous passez de bivouac à camping sauvage !), les horaires autorisés ect ect…
Enfin bref comme vous l’aurez compris, dans notre beau pays planter une tente peut vite devenir compliqué.
Alors je vous vois déjà venir …“Ô grand Khan dis nous comment faire putain! On se croirait chez les bolcheviks ici !?”. Ne vous en faites pas, je vais vous décrire la méthode que j’applique depuis de nombreuses années :
- Favorisez au maximum les terrains privés avec bien évidemment l’accord du propriétaire (encore mieux si c’est vous).
- Évitez les zones protégées, les lieux touristiques, les zones de randonnée.
- Appliquez le DRB
DISCRÉTION : Technique du PVPP (Pas Vu Pas Pris). Faites-vous le plus petit possible si vous êtes dans un endroit public (forêt communale ou autre). Cela évitera d’attirer l’attention sur vous, et surtout vous allez pouvoir vraiment profiter des bienfaits de la vie sauvage.
RESPECT : Ne faites pas de votre bivouac une décharge à ciel ouvert et on efface les traces de notre passage une fois le camp terminé. Cela permet aussi en cas de contrôle de montrer à l’agent que vous êtes pas un sagouin et même vous éviter une amende.
BON SENS : Ne faites pas de trucs dangereux (comme des feux en plein été dans une pinède) qui pourraient vous nuire, aux autres et à votre environnement. Et surtout vous mettre dans un sacré sac d’embrouilles.
Ceci n’est qu’un bref résumé de la profondeur abyssale des lois et autres législations qui régissent l’activité en France. Sachant que le tout est quand même très flou quand on s’y attarde. N’hésitez pas à approfondir le sujet si le cœur vous en dit. Mais l’important étant d’avoir les tenants et aboutissants principaux avant de se lancer à l’aventure.
Mais surtout restez sauvages et ingouvernables !
