L’industrie du jeu vidéo vous a trahis. Selon un actionnaire privé, ce ne sont pas les actionnaires ni le capitalisme qui en sont responsables, mais l’argent public et les quotas qui détournent les studios de leurs joueurs. Découvrez comment l’intervention étatique détruit la créativité et la qualité de vos jeux préférés, et pourquoi le vrai pouvoir de changement est entre vos mains.
Chères gameurs, chers gameuses,
Depuis quelques années vous manifestez votre mécontentement envers l’industrie qui produit vos divertissements préférés, pour des raisons tout à fait valables mais en jetant le blâme sur les mauvaises personnes.
Je vais essayer, en tant que simple actionnaire, de vous aider à clarifier les choses.
Qu’est-ce qu’un actionnaire ?
Un actionnaire est une personne physique ou morale qui détient une ou plusieurs actions dans le capital d’une entreprise. En possédant des actions, l’actionnaire devient en partie propriétaire de l’entreprise et bénéficie de certains droits, comme le droit de vote lors des assemblées générales et le droit de percevoir des dividendes si l’entreprise réalise des bénéfices et décide de les distribuer.
Les actionnaires participent aux risques et aux bénéfices de l’entreprise : si elle prospère, la valeur de leurs actions peut augmenter, et ils peuvent recevoir des dividendes. En revanche, si l’entreprise rencontre des difficultés, la valeur des actions peut baisser, et ils perdent de l’argent.
Ce qui fait qu’un actionnaire cherche la même chose qu’un patron : le profit. Pour cela, il faut que l’entreprise dans laquelle il investit prospère, donc que les produits qu’elle propose se vendent, donc que ces mêmes produits donnent envie et plaisent au consommateur (ici, vous), donc écouter le consommateur pour savoir ce qu’il désire.
En définitive, un actionnaire, comme un patron, ne se sert pas de vous, mais est à votre service ! Votre satisfaction est la condition de notre bénéfice, et si certaines stratégies se maintiennent malgré votre mécontentement, c’est surtout parce que plus une entreprise est grosse, moins ses pertes sont significatives sur le moment. Mais on ne peut pas enchainer indéfiniment les déceptions avec de l’argent venant de bourses privées, aussi votre voix finit toujours par nous atteindre et faire entendre raison aux têtes pensantes de l’industrie.
On peut citer comme exemple le cas des micro-transactions et des loot-box, expérimentation de modèle économique qui s’est progressivement diversifié et adapté en fonction des retours des joueurs et de l’impact des ventes. Certes ce modèle sera toujours perfectible et les escrocs n’arrêteront jamais les tentatives d’abus. Néanmoins la réactivité des joueurs, des lanceurs d’alerte et les répercussions sur les ventes feront que les arnaques ne dureront jamais bien longtemps et tendront à se raréfier avec le temps. C’est la toute la puissance du marché libre. Vous avez toujours le dernier mot.
Mais alors, pourquoi me sens-je de moins en moins écouté et de plus en plus méprisé par l’industrie qui est censée me divertir ?
Et c’est là qu’un autre facteur entre en jeu qui déstabilise complètement le marché : les Fonds Publics.
En effet, depuis quelques années de nouveaux scores sont apparus pour bénéficier d’investissements et gagner des bonus (pour les patrons des entreprises bien sûr, pas les petits actionnaires privés comme moi). Vous les connaissez déjà très bien : les scores ESG, les politiques DEI, etc. Sauf que l’origine des financements des entreprises qui respectent ces critères sont les états eux-mêmes ! Et entre le contribuable taxable à merci et l’argent magique imprimable à l’infini, le budget d’un état peut s’encombrer de moult pertes : c’est pratique, il ne paye jamais les pots cassés.
C’est pourquoi malgré le refus de plus en plus explicite des joueurs des politiques d’inclusivité au sein des entreprises et des jeux eux-mêmes, les gros studios et éditeurs se jettent la tête la première dans cette source d’argent facile et immédiat.
Ubisoft en est l’exemple le plus criant, ayant poussé cette logique de l’argent magique jusqu’à en faire la colonne vertébrale de la gestion de son capital, humain comme mobilier.
Le processus est simple : Ubisoft cherche des moyens de produire sans dépenser d’argent. Un état lui propose de subventionner les emplois de ses développeurs, voir les loyers de ses locaux, si l’entreprise s’implante sur place, Ubisoft s’installe puis cherche un prétexte (jeu à développer) pour tous ces nouveaux emplois fictifs. Vous payez, ils se gavent, pas de pertes, pas de risque. Le plan parfait n’est-ce pas ? Cela donne “Skull and Bones”.
Certains lanceurs d’alerte se sont bien renseignés sur la question et ont mené des enquêtes précises et détaillées, comme la chaîne du Repaire du Gamer qui s’illustre remarquablement bien dans ces trois vidéos dont je recommande le visionnage :
- https://youtu.be/Dn2MFuF7Cjg?si=KFJDW4eIJ2mtLqUl
- https://youtu.be/3Eo5UgZeuRc?si=–XhVuVOfWAyysgE
- https://youtu.be/0IEEbbLumuw?si=SXE9zYX4A3fo7Wrc
Et c’est aussi pour cela que le marketing autour des studios et des jeux à lui aussi beaucoup changé. Avant les entreprises s’adressaient à vous, et vous proposaient des jeux créés par les meilleurs développeurs, avec de beaux graphismes, de belles histoires, de super personnages à incarner, un gameplay efficace et fun, une bonne durée de vie : bref, ce qui correspondait à vos besoins, tout en restant attentif à vos critiques.
Maintenant, les entreprises ont changé d’interlocuteur. Elles s’adressent non plus à vous, les joueurs, mais aux investisseurs publics, les États. Et c’est pour cela qu’elles vendent leurs jeux comme étant créés par des équipes composées de quotas ethniques et de genres, proposant une expérience d’inclusivité inégalée, permettant de réfléchir aux problèmes sociétaux contemporains, avec de la diversités, du féminisme, où chaque communauté peut se retrouver et s’identifier, et où toute critique est associée aux bruits des bottes du fascisme. Discours quelque peu différent n’est-ce pas ?
Et pour nous, petits actionnaires privés, c’est la double peine : Tous ces problèmes de management font baisser la qualité des jeux, baisser la confiance des joueurs, baisser les chiffres des ventes, et chuter la valeur boursière de nos actions, sans que nous puissions nous exprimer. Notre argent part en fumée et nous devenons les boucs émissaires de cette descente aux enfers, les bras droits maléfiques du méchant capitalisme, les coupables parfaits aux yeux des journalistes et influenceurs. Alors que comme vous, nous sommes victimes.
Conclusion
Ce fait de société nous éclaire sur deux points :
- Les grosses entreprises actuelles ne se soucient plus de vous, joueurs, car elles ont trouvé un filon d’argent facile qui ne nécessite pas d’exigence de qualité pour être rentable : vos impôts. Vous n’êtes plus leur cible et c’est pour cela que vous ne vous reconnaissez plus dans votre médium. Elles ne se sont pas déviées de leur cible à cause du méchant capitalisme et des actionnaires privés, mais à cause des États et des fonds publics.
- Les fameux états qui disent vouloir le bien commun, votre bien, et savoir parfaitement ce qu’ils font, font baisser la qualité et la satisfaction des consommateurs dès qu’ils interfèrent avec un marché. Ils utilisent l’argent qu’ils vous ponctionnent de force, càd vos impôts, pour financer des entreprises, associations, projets, pour lesquels vous n’avez pas donné votre aval et le gaspillent, là où vous, par vos achats et investissements, l’auriez utilisé à meilleur escient. Ils sont donc au mieux incompétents, au pire malveillants.
Cette situation peut sembler désespérée actuellement, mais ne sous-estimez pas la puissance du marché. L’argent magique finit toujours par se tarir, que ce soit par l’excès de pertes causé par le trop faible nombre de ventes ou l’assèchement des budgets des États. Votre rôle, chers joueurs, chères joueuses, est de continuer de faire entendre votre voix de manière pacifique, en cessant d’engraisser le Léviathan. Renseignez-vous auprès des influenceurs honnêtes qui partagent vos valeurs, partez à la découverte de jeux indépendants ou rétros, riez de la propagande qui s’étale sous vos yeux comme les zeks le faisaient en URSS, et investissez dans vos projets et votre vie. Le marché à toujours raison et finit toujours par reprendre ses droits. Et ça tombe bien car le marché, C’EST VOUS !
Signé : Un petit actionnaire privé